La sous-série 16 HDT regroupe les archives de l'ensemble des hôpitaux de Montpellier à partir de la construction de la clinique Saint-Charles en 1933, même si elle comporte quelques documents plus anciens, depuis 1868. Elle prend ainsi la suite de la sous-série 3 HDT.
Le réseau hospitalier montpelliérain s'est développé et a diversifié ses activités selon les spécialisations médicales de services que l'on note au niveau national.
1. - Le site de l'Hôpital général et de la clinique Saint-Charles
Au niveau administratif, les différents hospices constituent le Centre hospitalier Régional de Montpellier (1946), puis le Centre Hospitalier Universitaire à partir de 1958. La double activité - pratique médicale et enseignement de la médecine - prend toute son ampleur avec l'aménagement d'un site spécialisé à la périphérie de la ville, synonyme du déménagement progressif des services.
Jusqu'en 1979, les bureaux de la "commission administrative" sont situés dans les locaux à proximité de la chapelle de l'Hôpital général (actuelle place Albert-Ier), chaque établissement n'ayant sur place qu'un directeur opérationnel. C'est en 1979 que les services administratifs et techniques déménagent de l'Hôpital général, pour occuper le centre administratif André-Bénech, à l'entrée du site du CHU.
Les locaux de l'Hôpital général, devenus annexes depuis la construction de la clinique Saint-Charles, abriteront d'abord temporairement les services d'urologie et d'électroradiologie (jusqu'en 1945), puis un service d'électroencéphalographie (1947-1972) et enfin le service de gérontologie (jusqu'en 1997). Le centre régional de transfusion sanguine y sera abrité de 1939 à 1952, avant de laisser la place à la pharmacie centrale, de 1955 à 1995. Dès les années 1950, les ailes sud et est de l'hôpital abritent les salles A et B de l'hospice, accueillant les vieillards et incurables.
La clinique Saint-Charles, construite de 1933 à 1939, accueille cinq services spécialisés : le rez-de-chaussée abrite la neurologie, neurochirurgie et électroradiologie (1939-1972), le premier étage la dermatologie (1939- 1996), le deuxième étage l'urologie (1945-1985), le troisième étage l'oto-rhino-laryngologie (1939-1998) et la stomatologie (1939-1978), et les quatrième et cinquième étages la chirurgie infantile, l'orthopédie et la pédiatrie (1942-1987). Plus tardivement s'ajouteront un laboratoire de biochimie (1955-1992), ainsi que des services de néphrologie (1965-1984) et de néonatalogie (1977-1993).
Sur les bords du Verdanson, la clinique d'ophtalmologie demeure en activité jusqu'en 1972. Elle accueille dès lors le service stomatologie jusqu'en 1986, avant d'être détruite en 1993 dans le cadre de l'aménagement de la ligne 1 du tramway.
Active depuis son inauguration en 1896, la maternité située le long de l'avenue Grasset demeure quant à elle en fonction jusqu'en 1993. Suite à son déménagement vers la périphérie (Arnaud de Villeneuve), les bâtiments, longtemps à l'état d'abandon, abritent aujourd'hui le Conservatoire à rayonnement régional de Montpellier Méditerranée Métropole.
1987-1997 est la décennie pendant laquelle le site de Saint-Charles et de l'Hôpital général se vide peu à peu. Les services migrent à la périphérie de la ville, laissant temporairement la place à des structures à vocation sociale ou des unités de recherche : unité de traitement des toxico-dépendances (1987-1998), unité de recherche 227 sur la physiopathologie (1985-1996), laboratoire de bactériologie (1987-1993) et unité de cytogénétique (1989-1997).
En 1998 a lieu une cérémonie d'enterrement de l'internat de Saint-Charles. Les activités hospitalières ont désormais lieu principalement dans les nouvelles structures hospitalières périphériques. Les locaux de l'ancien Hôpital général ont depuis été rachetés par l'université de Montpellier. Les locaux de la clinique Saint-Charles ont quant à eux fait l'objet d'une rénovation immobilière.
2. - Les sites périphériques
L'hôpital suburbain Saint-Eloi est construit en 1891. Après avoir accueilli plusieurs services temporaires (pharmacie centrale jusqu'en 1955, et centre régional de transfusion sanguine dès 1959), il abrite un centre régional anti-cancéreux (dit plus tard clinique Curie) dans le pavillon militaire, reconstruit en 1935 (1924-1973). En plus de cinq services de médecine et de chirurgie générale, plusieurs services spécialisés sont développés : maladies infectieuses au sein de la clinique Pasteur (1933-1970), rhumatologie (1957-1979), chirurgie thoracique (1958-1992), cardiologie (1960-1992) et, plus tardivement, dermatologie (1996-2003). Le pavillon Laënnec est inauguré en 1933 pour la tuberculose, pour un traitement non pas "sanatorial", mais chirurgical. Il sera actif jusqu'en 1961.
A proximité de Saint-Eloi, l'hôpital Gui de Chauliac est construit entre 1968 et 1970. Cet établissement prend le relais pour accueillir et développer le service d'ophtalmologie (1972-2003), puis les services de neurologie (1971-2003), neuroradiologie (1970-2003), neurochirurgie (1972-2003), d'oto-rhino-laryngologie (1998) et d'électroencéphalographie (1998), transférés progressivement depuis la clinique Saint-Charles.
L'hôpital Lapeyronie, construit en 1983, est inauguré en 1985. Initialement prévu pour les urgences, il abritera plusieurs des services provenant également de Saint-Charles : néphrologie (dès 1985), urologie (1985), chirurgie viscérale (1986), stomatologie (1986), chirurgie infantile, pédiatrie et orthopédie (1987). De l'hôpital Saint-Eloi arrivent le service cardiologie (1992), ainsi que le service de chirurgie infantile, auparavant à l'institut Saint-Pierre de Palavas (1992).
A proximité, l'hôpital Arnaud de Villeneuve est quant à lui achevé en 1987. Il abrite la maternité, dont les services sont transférés depuis l'avenue Grasset (1993). Puis sont adjoints au même endroit, depuis la clinique Saint-Charles, les service de néonatologie (1993), de radiologie (1993), les laboratoires de biochimie et de bactériologie (1992-1993), l'unité de recherche 227 sur la physiopathologie (1996) et enfin l'unité de cytogénétique en 1997.
Ces nouveaux hôpitaux se développent à proximité de l'asile départemental de Font-d'Aurelle. Relevant administrativement du Conseil général de 1909 à 1928, celui-ci est alors rattaché aux hospices de Montpellier. Il accueille d'abord un service pour la tuberculose en 1948, avant de faire l'objet d'une rénovation complète en 1978, date à laquelle Font-d'Aurelle devient la clinique psychiatrique de la Colombière. L'unité de traitement des toxico-dépendances est transférée depuis Saint-Charles en 1998, avant qu'une rénovation générale du site n'ait lieu en 2005.
Plusieurs autres établissements assument parallèlement des fonctions complémentaires.
Le CHR acquiert le château de Bionne en 1950 pour en faire une unité d'obstétrique et de gynécologie, où seront notamment pratiqués les avortements à partir de 1975. Il est aujourd'hui un château-hôtel.
Le Centre Antonin Balmès, accueille depuis 1997 le service de gérontologie, auparavant dans les locaux de l'Hôpital général.
En plus de la clinique Laënnec sur le site de l'hôpital Saint-Eloi (voir ci-dessus), deux sanatoriums dédiés à lutte contre la tuberculose, Bon-Accueil et Bellevue, sont installés. Tout comme Font-d'Aurelle, ils relèvent du Conseil général de l'Hérault jusqu'en 1928. Le sanatorium Bon Accueil, initialement réservé dès 1905 aux femmes, deviendra un service de chirurgie cardio-vasculaire en 1972, puis la clinique d'Aiguelongue, active jusqu'en 1974. Le sanatorium Bellevue, réservé aux tuberculoses pulmonaires des hommes, sera actif de 1925 à 1964, avant d'être désaffecté: il devient en 1971 un centre de soins pour personnes âgées.
Enfin dans le quartier Euromédecine est installée en 1995 la pharmacie centrale de tous les hôpitaux.